Avant toute chose, j’aimerais tout simplement toucher deux mots sur la pochette. Franchement, vous trouvez pas qu’elle claque ? Pour le coup, Oh Sees a sorti l’artwork de l’année à coup sur qui rappelle un peu une jaquette d’un jeu vidéo. Voilà pour la profonde admiration que j’ai pour cette pochette et les longues heures que j’ai passé à la contempler, maintenant l’heure est venue de s’intéresser au contenu musical de ce 21ème album intitulé Smote Reverser.
Chaque mois d’août depuis 2016, le rendez-vous est pris avec l’indétrônable groupe californien et leur principal gourou John Dwyer. On se demandait ce qu’ils allaient nous réserver une fois de plus après un Orc bien martial (chroniqué ici) et un album psyché-folk paisible d’OCS en novembre dernier (chroniqué ici). Et bien, c’est retour aux affaires, quelle question à la con ! On sent que John Dwyer et ses sbires ont décidé d’emprunter le virage déjà amorcé sur Orc et cela s’entend sur des tueries garage psychédélique que sont « Sentier Oona » et « Enrique El Cobrador » plus prog qu’à l’accoutumée.
Avec la pochette résolument Maiden dans l’âme, on aurait pensé qu’Oh Sees allait lorgner vers le metal comme avait Ty Segall avec son groupe Fuzz en 2015. Alors si on a un semblant avec les résolument martiaux et imposants « Overthrown » et « Abysmal Urn » aux riffs monstrueux ou d’autres plus garage comme « Last Peace » et le groove implacable de « Nail House Needle Boys », le groupe californien qui compte également Tom Dolas aux claviers insiste sur le virage progressif. Car c’est lui qui domine tout au long de Smote Reverser avec ces notes psychédéliques des morceaux comme le blues-rock à la ZZ Top de « C » et « Moon Bog » sans oublier les morceaux beaucoup plus expérimentaux avec le mélange de jazz fusion et de space rock qui fait des merveilles sur « Anthemic Agressor » et « Files Bump Against The Grass ».
Et pour cette raison, Oh Sees s’est de nouveau surpassé avec cette 21ème livraison discographique qui est non seulement leur plus diversifié et leur plus complet mais également celui qui définira leur statut de légende vivante de la scène garage psychédélique californienne. Et puis l’artwork, putain, quel chef-d’oeuvre !
Note: 9/10