La scène musicale malienne fourmille de pépites en tous genres et bien sûr Fatoumata Diawara en fait partie. Considérée comme étant une des valeurs sûres de la scène folk wassoulou moderne, la musicienne a séduit pas mal de gens de Damon Albarn à Tony Allen en passant par M qui l’a fait connaître sur nos territoires l’année dernière. Maintenant qu’elle a acquiert une certaine notoriété, voilà qu’elle fait son grand retour avec Fenfo.
Pour ce nouvel opus qui signifie « quelque chose à dire », il est clair que Fatoumata Diawara vide son sac sur ces onze morceaux ensorcelants coproduits par Matthieu Chédid justement. De « Nterini » à « Bonya », la voix du collectif franco-malien Lamomali chante avec justesse et conviction (et en bambara s’il vous plaît) toutes les préoccupations de son entourage à savoir l’amour, la famille et la migration mais également la guerre et le triste sort des enfants maliens notamment sur de belles trouvailles comme « Ou Y’ An Ye », « Kanou Dan Yen » et autres « Negue Negue ».
Les instruments occidentaux (guitare, claviers) viendront concilier des instruments plus traditionnels comme le kora comme sur « Mama » ou encore le kamale n’goni et autres percussions africaines. Cela donne des morceaux dépaysants et envoûtants à l’image de « Takamba » et « Bonya » où l’interprétation de Fatoumata Diawara nous laisse sans voix une fois de plus. Depuis son premier album Fatou en 2011, la malienne continue de gravir d’échelons en échelons afin de s’imposer comme étant une des prêtresses de la scène locale aux côtés d’une certaine Oumou Sangaré.
Note: 8.5/10