Depuis la séparation de Supergrass en 2010, les membres du groupe s’épanouissent du mieux qu’ils peuvent chacun de leur côté. Mais celui qui a réussi sa reconversion restera bien évidemment l’ancien leader du groupe Gaz Coombes qui nous a gratifié de deux albums solos dont Matador qui fut une belle réussite en 2015 (chroniqué ici). Trois ans plus tard, le dandy le plus excentrique de la scène britpop revient avec World’s Strongest Man.
Avec une nomination au Mercury Prize à la clé, on se demandait ce qu’allait mijoter Gaz Coombes pour ce World’s Strongest Man. Et c’est donc sans surprise que le natif d’Oxford reprend là où il s’est arrêté avec son prédécesseur avec des compositions britpop ambitieuses mais chaleureuses allant droit au but dont le premier morceau fusionnant électronique et épurée mais aussi des plus rock « Deep Pockets » et « Walk The Walk » renouant avec le côté glam des débuts.
Sur ce troisième album, l’ex-leader de Supergrass est au top de sa forme tant il nous offre des titres aventureux mais possédant le sens de la mélodie avant tout. On peut également citer les influences de Radiohead période Kid A et d’Air sur « Shit (I’ve Done It Again) » ou encore le coloré « Wounded Egos » faisant intervenir une chorale d’enfants et des synthés imparables qui sont de parfaits exemples. Ce qui frappe d’emblée sur cet opus, c’est bien évidemment sa plume car il s’engage pour la cause féminine en remettant en cause sa place en tant qu’homme dans la société et le souligne parfaitement sur les directs « In Waves » et « Vanishing Act » mais aussi sur la conclusion gospel futuriste « Weird Dreams ».
Pour ce troisième opus, Gaz Coombes est au sommet de son art avec une plume raffinée et engagée en faveur de la gente féminine et ses multiples influences musicales parfaitement distillées.
Note: 8/10