Saintseneca – Pillar Of Na

En l’espace de trois albums pour les moins remarquables, Saintseneca a réussi à s’imposer sur la scène indie folk américaine. Le groupe d’Ohio qui comptait dans ses rangs Maryn Jones et qui a décidé de quitter la formation pour poursuivre son side-project Yowler fait donc son retour avec son quatrième album intitulé Pillar of Na faisant suite à The Mallwalker paru deux ans plus tôt.

Alors que l’on pensait qu’ils avaient atteint le sommet sur leur prédécesseur, Saintseneca continue de nous impressionner avec leur indie folk psychédélique et baroque riche en sensations aux instrumentations plus que variées (dulcimer, piano, mandoline…). Dès lors, Zac Little et ses acolytes redoublent d’ambition à travers des morceaux doux-amers et riches en texture comme l’insouciant « Feverer » mais aussi « Beast In The Garden » résolument envoûtant et le candide « Ladder of The Sun ». Il arrive de passer également d’un style à un autre comme sur « Moon Barks At The Dog » virevoltant entre ballade mélancolique et électro-pop fougueuse en moins de deux.

Audacieux sur tous les bords aussi bien sur le plan musical que le plan lyrical car Pillar of Na interroge plus qu’il ne dérange en faisant des références au christianisme sur leurs petites histoires bien ficelées et intrigantes comme sur les morceaux folk attirants pour ne pas dire mystiques de « Good Hand » et de « Timshel ». L’interprétation de Zac Little arrive à nous provoquer une multitude de frissons mais ce sont les vocalises renversantes de Caeleigh Featherstone qui ajoutent une plus-value notamment sur « Frostbiter » mais encore sur les arrangements de cordes plus que soignés de « Denarius ».

Une fois n’est pas coutume, Saintseneca signe un grand disque de folk intemporel et mutant qu’est donc Pillar of Na. En poussant le vice plus loin, le groupe d’Ohio impressionne du début à la fin en raison de ses instrumentations résolument denses et osées.

Note: 9/10