San Carol – Houdini

Si il y a un groupe qui s’est fait attendre également cette année, c’est bel et bien San Carol. On les avait quitté en 2015 avec leur second album Humain Trop Humain qui laissait entrevoir tout de même quelque chose de dantesque. Et bien ce quelque chose de grandiose, on le retrouve justement sur le troisième album des angevins qu’est donc Houdini.

Maxime Dobosz et sa bande ont décidé de voir au-delà de leur indie rock passionnant teinté de gimmicks électroniques pour une musique plus audacieuse et plus touchante qu’à l’accoutumée. Et c’est avec des morceaux comme « Meaning of Life » qui nous interpelle dès les premières minutes avec cette rythmique obsédante et son ambiance pour la moins morne que l’on a affaire. Ce n’est que le début car on peut citer également la mélancolie infinie et étouffante de « Where My Parents Live » avec sa batterie répétitive, des textures sonores enrobées et un chant câjoleur et angélique ainsi que « Marvelous Engine » où cette même batterie et ses chœurs qui nous interpellent.

Impossible de citer quels sont les moments inoubliables tout au long de ce Houdini conçu en famille avec VedeTT et Raphaël d’Hervez tant il frise le génie. San Carol traite avec attention la pudeur et l’intimité de chacun et cela donne des morceaux saisissants comme les poignants « Society » et « Turn To Dust ». Ces deux morceaux touchants nous préparent pour des moments plus rudes avec le mix indie rock/electronica « Cancer » parlant des névroses de Maxime Dobosz tout comme « Parachutes » qui fonce dans le tas. Tout ceci nous prépare à quelque chose de plus lumineux avec l’audacieux « Lone Star » comprenant ses guitares lumineuses qui nous hypnotisent avant de laisser place à une pièce plus instrumentale et plus ambient avant de débarquer sur une conclusion vaporeuse et suave du nom de « Doesn’t Matter ».

A travers ces neuf titres, San Carol nous a signé une oeuvre majeure de cette année qu’est donc Houdini. Résolument dense et émouvant de bout en bout, le groupe d’Angers étonne pour ses symphonies pop lyriques tandis que Maxime Dobosz arrive à nous toucher en ouvrant les portes de son intimité et de ses failles afin d’avancer dans sa vie.

Note: 9/10