PILL – Soft Hell

Il y a deux ans, une nouvelle révélation venue de l’excellent label Mexican Summer nous avait impressionné. Il s’agissait de PILL qui avait signé un des meilleurs albums art-punk de cette année du nom de Convenience (chroniqué ici). Résolument explosif et cosmopolite, le quatuor de Brooklyn avait tout pour plaire et ce n’est pas pour rien qu’ils récidivent avec leur successeur intitulé Soft Hell.

Veronica Torres (chant, basse), Andrew Spalding (batterie), Benjamin Jaffe (saxophone) et Jonathan Campolo (guitare) retroussent leurs manches afin de nous offrir un bon condensé bien brûlant sur Soft Hell. C’est avec joie que l’on retrouve le chant habité et quasi-hystérique de Veronica Torres à mi-chemin entre Karen O et Kim Gordon sur des morceaux bien redoutables avec « A.I.Y.M? » débutant par un cri de bête mais aussi « Dark Glass » et les influences garage-punk de « Softer Side ». Ici, elle s’affirme réellement en tant que vocaliste mais aussi en tant que parolière n’hésitant pas à employer l’humour noir sur des sujets de société plus grave.

Une fois de plus, PILL étonne par sa diversité des styles et il n’est pas rare que l’on passe des morceaux no wave/post-punk avec « HAHA » ou plus free jazz avec « Sin Compromiso » comprenant un saxophone des plus menaçants. Et au milieu de ces bombes soniques riches en riffs explosifs et de rythmiques mitrailleuses comme « Power Abuser » et « OK », le quatuor de Brooklyn sait calmer les tensions avec « Fruit » mais encore la très mélodique « Midtown » qui mérite son lot d’écoutes répétées.

En définitive, PILL continue à faire valoir leur style bien tête brûlée et Soft Hell le synthétise parfaitement. Le quatuor de Brooklyn remet au goût du jour leur mélange inventif d’art-punk, post-punk et de no wave à la grande masse et on assiste à une messe anarchique et libre de toutes contraintes.

Note: 8/10