
Souvenez vous fin 2016 lorsque l’on avait découvert l’indie rock insaisissable de Bryan’s Magic Tears avec leur première sortie parue sur le label XVIII Records (chroniqué ici). Le quintet formé par Benjamin Dupont, ancien membre de Dame Blanche, et rejoint par les anciens membres de Marietta et La Secte du Futur nous a démontré une belle leçon de noise pop revival des années 1990. Maintenant qu’ils ont acquiert une certaine notoriété, les voici de retour pour cette fin d’année avec leur successeur intitulé 4 AM sur le label Born Bad Records.
Avec une meilleure exposition sur la scène indie française, Bryan’s Magic Tears tente de se démarquer une fois de plus de la concurrence avec ses compositions racées et tranchantes. On sent que le quintet parisien a digéré les influences de Pavement, Sebadoh, Dinosaur Jr. et autres Yo La Tengo pour notre plus grand plaisir surtout à l’écoute des titres flamboyants comme l’introduction accrocheuse nommée « Ghetto Blaster » à la croisée du shoegaze mais également « Marry Me » et « Lilac Tree » où le revival est le mot-clé de ce second disque. S’inscrivant dans la même démarche que leurs compagnons de label comme Le Villejuif Underground et Jessica93, le groupe expédie des morceaux plus frénétiques avec « CEO » et « Sweet Jesus ».
Privilégiant le choix d’Arno van Colen, chanteur et claviériste du groupe Steeple Remove, à la production, Bryan’s Magic Tears nous offre un son plus irréprochable, plus incisif et plus brut que son prédécesseur. Résultat des courses, on se laisse embarquer par des riffs expéditifs des odyssées ambitieuses de « Change » ou encore de « Slamino Day ». Le quintet opte pour un son beaucoup plus 90’s quasi similaire à leurs concurrents rennais The Missing Season mais avec une expertise monstre à la clé. A ce propos, on les aurait plus vu chez Les Disques Normal ou chez Howlin Banana Records mais qu’importe, 4 AM est un second disque faisant ressortir les talents respectifs du quintet nous entraînant dans une ambiance aux effets mélancoliques, cotonneux et brumeux où l’on est partagé entre insomnie et gueule de bois. Où tout à la fois.
Note: 8.5/10