Leyla McCalla – The Capitalist Blues

En l’espace de deux albums, Leyla McCalla monte en échelon en matière de musiques du monde. La musicienne et chanteuse classique américaine est du genre à établir les liens entre différents styles musicaux et elle excelle plutôt bien dans la matière. Pour ce mois de janvier, elle effectue son retour avec son troisième opus intitulé The Capitalist Blues.

Le titre est plutôt bien choisi car Leyla McCalla a décidé de mettre en lumière les effets psychologiques et émotionnels de la vie dans une société capitaliste où l’argent est roi et les gens sont laissés pour compte. Inspiré par le climat socio-politique actuel aux Etats-Unis, la musicienne sait comment narrer ce malaise persistant en chanson et le fait avec efficacité et poésie. Dès lors, on la voit naviguer dans les eaux du jazz traditionnel de la Nouvelle-Orléans sur « Money Is King » et « Heavy As Lead » en passant par le zydeco de la Louisiane avec « Penha » et « Me and My Baby » et le rara haïtien avec « Lavi Vye Neg » et « Mize Pa Dous ».

A l’aide du collectif Lakou Mizik de Port-au-Prince mais également de Corey Ledet, Shannon Powell et de Carl LeBlanc, Leyla McCalla arrive à peindre un tableau sociopolitique parmi lesquels on se rapproche de ces gens qu’elle décrit avec une fluidité remarquable. Que ce soit sur le plus rock « Aleppo » ou le plus envoûtant « Settle Down », The Capitalist Blues est certainement son oeuvre la plus audacieuse mais aussi la plus sociétale qui lui a été donné de composer en sa carrière.

Note: 8/10