Modeselektor – Who Else

2011. Cette année-là (ferme bien ta gueule Cloclo), Modeselektor avait publié son dernier opus nommé Monkeytown qui a donné naissance à leur propre label Moneytown Records. Mais le duo berlinois n’a pas perdu de la circulation pour autant entre compilation de label et albums collaboratifs avec Apparat sur le pseudonyme Moderat. Après un ultime album du supertrio paru en 2016 (chroniqué ici), Gernot Bronsert et Sebastian Szary reprennent là où ils se sont arrêté huit ans plus tôt avec leur quatrième opus nommé Who Else.

Balayons toutes nos craintes: Modeselektor n’a rien perdu de son piquant sur cette nouvelle galette. Le duo berlinois s’éloigne des courants pop de III, probable ultime opus de Moderat pour revenir à des sonorités plus abrasives. Leur mélange d’IDM, glitch et d’électronica hyperactive se fait bien entendre sur des titres taillés pour le dancefloor avec la puissante introduction « One United Power ». On est bien servi avec des titres techno frénétique comme « Prügelknabe », « WMF Love Song » ou encore les influences acid de « Fentanyl » aux basses quasi-dubstep qui raviront à coup sûr les éternels nostalgiques de Happy Birthday et de Monkeytown.

Là où Modeselektor frappe fort avec leur marque de fabrique, leur cocktail explosif peut se faire au détriment de certains morceaux qui n’ont pas besoin de tant de superflu. Je pense notamment à leur collaboration avec Tommy Cash sur le titre « Who » où la fusion entre hip-hop/R&B et techno berlinoise ou encore l’inquiétant « I Am Your God » conviant la voix gueularde d’OVS nous transportant en pleine rave. Pour le reste, on appréciera tout de même la rencontre avec la rappeuse grime Flohio sur le pour le moins excellent « Wealth ».

S’achevant sur un cacophonique « Wake Me Up When It’s Over » mi-glitch mi-breakcore où voix autotunés et amen breaks bien chaotiques ne font pas toujours bon ménage, Modeselektor revient à la source avec un Who Else qui reprend là où ils se sont arrêtés en chemin en début de décennie. Certains seront peut-être désorientés par l’absence de la voix magique d’Apparat car trop habitués par Moderat et d’autres seront ravis d’apprendre que le duo berlinois n’a rien perdu de son inventivité. Qui peut s’asseoir à leur table et dire qu’ils sont aussi méritants qu’eux ?

Note: 7.5/10