Tim Presley’s White Fence – I Have To Feed Larry’s Hawk

Rien ne pourra stopper Tim Presley. Mais vraiment rien du tout. Alternant différents side-projects (White Fence, DRINKS avec Cate Le Bon) et albums collaboratifs avec Ty Segall, le prodige californien a connu une année 2018 totalement dense. Et pour cette année 2019, il décide de continuer sur cette voie avec son nouvel album I Need To Feed Larry’s Hawk qu’il a publié sous le pseudonyme Tim Presley’s White Fence.

Ce que l’on retient de la musique de Tim Presley, c’est un trait d’union entre rock psychédélique, art-rock et proto-punk pour le moins bricolé et avant-gardiste. Pourtant sur ce nouvel album, le californien a décidé de dévoiler une facette pour la moins inédite et il démarre en trombe avec l’introduction pour la moins mélancolique et planante à la Robert Wyatt avec son ambiance digne d’un thriller. On serait en droit de le comparer à la folie créative de Syd Barrett et d’Alex Chilton surtout à l’écoute des morceaux vulnérables comme « Phone » et « I Love You ».

N’allez donc pas chercher le proto-punk psychédélique de White Fence, vous ne le trouverez pas. Ce que l’on retrouve sur ce I Need To Feed Larry’s Hawk est une collection de morceaux pop riches en synthés sirupeux et guitares planantes avec entre autres « Neighborhood Light », « I Can See You » mais encore « Indisposed ». Il n’est donc pas rare de croiser des moments avant-gardistes (quelque peu rares) comme « Lorelei » et « Fog City » divisé en deux parties et de l’autre côté des sublimes trouvailles mélancoliques comme « I Saw Snow Today ».

Se renfermant sur deux longues pièces ambient du nom de « Harm Reduction », Tim Presley réussit plutôt dans ce domaine touchant. I Need To Feed Larry’s Hawk n’est rien d’un album exposant son mal-être général mais comme une façon de peindre la vulnérabilité d’une personne avec toutes les influences cités plus haut pour bâtir un disque de haute volée.

Note: 8/10