Stephen Malkmus – Groove Denied

Tout le monde considère Stephen Malkmus comme étant le héros en matière d’indie rock lo-fi des années 1990. L’ex-membre de Pavement a connu une seconde renaissance en solo avec un premier album paru en 2001 avant de recruter de nouveaux compagnons avec son groupe Stephen Malkmus & The Jicks. Un an après Sparkle Hard (chroniqué ici), voilà qu’il nous réserve une autre surprise avec un second opus solo intitulé Groove Denied.

Lors d’une récente interview, Stephen Malkmus avait déclaré avoir travaillé sur un album plus électronique après son premier album solo mais son label Matador lui a mis un frein attestant que c’était trop expérimental et qu’il n’y avait pas assez de guitares. On lui a d’ailleurs fait remarquer que c’était pas la bonne période pour le sortir donc il a attendu plus d’une décennie pour que ce Groove Denied sorte. Et le voici donc sous nos oreilles aujourd’hui.

Et même si ce n’est pas aussi expérimental qu’il le dit, Stephen Malkmus qui a vécu à Berlin pendant deux ans et demi affirme être plongé dans les influences berlinoises mais également new wave, synthwave et post-punk. Les guitares et autres distorsions laissent place aux synthés, claviers et autres gadgets électroniques à la fois rétro et futuristes. Et il est clair que l’on est facilement déconcerté par la rythmique déstructurée de « Belziger Faceplant » avec la voix distordue du frontman de Pavement mais encore sur le groove disco mutant de « Viktor Borgia » rappelant Kraftwerk sous acides. On peut en dire autant de la techno ambient très expérimentale de « Forget Your Place » où la voix robotique est quasiment méconnaissable et pourtant, on adhère.

On avait déjà connu des excursions vers l’électronique sur le dernier album de Stephen Malkmus & The Jicks avec des titres comme « Rattler ». Mais rassurez-vous, le virage électronique n’est pas radical pour autant car les sonorités slacker n’ont pas réellement disparu comme l’atteste des titres comme « Come Get Me », « Rushing Acid Frat » et autres « Ocean of Revenge » où les guitares font écho avec les gadgets synthétiques. S’achevant sur une fusion électro-folk et bossa nova intitulée « Grown Nothing », Groove Denied se veut être sa propre version de McCartney II où le héros slacker part faire joujou avec ses gadgets électroniques sans négliger son côté à la cool que l’on connaît tant. Si il y a des trésors cachés du côté du frontman de Pavement, on est toujours preneur, ceci dit.

Note: 8/10