American Pleasure Club – fucking bliss

Vous pensez en avoir fini avec American Pleasure Club ? Et bien détrompez-vous car le prolifique et infatigable Sam Ray n’a pas encore dit son dernier mot. A peine qu’on venait de digérer son album A Whole Fucking Lifetime Of This paru l’an dernier (chroniqué ici), le nouveau projet du natif du Maryland est déjà de retour avec un nouvel opus nommé fucking bliss. Et c’est bien loin d’être une bénédiction.

Ce que je reprochais que ce soit pour Teen Suicide (son projet précédent) et pour son album précédent, c’est le fait de passer du coq à l’âne bien trop brutalement. Et bien pour fucking bliss (inspiré par le livre « Suicide » du regretté Edouard Levé), Sam Ray tente de rectifier le tir en nous offrant un disque purement cohérent, expérimental, très sombre à la limite du glauque. Enregistré bien avant de tirer sa révérence avec Teen Suicide entre 2014 et 2015, American Pleasure Club se rapproche de ce qu’il a pu faire avec Ricky Eat Acid mais en plus noisy et industriel où aucune pointe de lumière ne se faufile. Bien entendu, il fait parler de son mal-être le plus extrême à travers des morceaux riches en distorsions comme la montée en puissance de « the miserable vision » et « what kind of love ? ».

La voix de Sam Ray est quasi-inaudible et trafiquée par ces bruits venus d’ailleurs qui donnent cette sensation d’inconfort avec les oppressants « ban this book » (qui s’avère être un morceau jumeau de « Beauty » de Teen Suicide) mais aussi « let it go out » ou les un peu plus décontractés « hello grace » et « it’s everything to me ». Ayant parfois recours aux hurlements rauques et saturés ou à l’Auto-Tune sur « dragged around the lawn », il est clair que l’on se sent mal à l’aise à l’écoute de ce fucking bliss. Ne cherchez pas des morceaux indie rock plus accessibles ou des ballades lo-fi mélancoliques tout au long, vous n’y trouverez que chaos, saturation et noirceur. A moins ce que vous ayez vraiment le cœur accroché.

Note: 4/10