Yohuna – Mirroring

A la rentrée 2016, une bouffée d’air frais venue de Brooklyn venait enchanter nos tympans. Elle se nomme Yohuna et nous a offert un somptueux premier album nommé Patientness (chroniqué ici) produit par le prodigieux Owen Pallett et s’est imposée en tant que renouveau de la scène bedroom-pop. Forte réjouie de cette expérience, la voilà qu’elle récidive avec son successeur nommé Mirroring.

Auto-produit avec l’aide précieuse d’Eric Littman, Johanne Swanson, de son vrai nom, continue à faire voyager ses pensées et son univers vers de contrées inconnues et nous avec. Moins centré sur les claviers et plus vers des instruments plus organiques (la guitare en ligne de mire), Mirroring reste un sublime album qui se laisse écouter comme une légère brise avec des morceaux éthérés à l’image du titre d’introduction nommé « Knowing U » qui est suivi de « Fades To Blue » soutenus par des cordes discrets.

Quittant les aspects lo-fi pour des ambiances on ne peut plus maximalistes et baroques, elle ne néglige pas pour autant ce côté bedroom-pop poétique que l’on a adoré dès les premières secondes. Que ce soit sur « See Me » ou des ambiances que ne renieront pas d’autres actes comme Hovvdy et Elvis Depressedly avec « Waiting » et « Dead To Me », Yohuna (accompagné de ses acolytes musiciens comme Emily Yacina, Felix Walworth de Told Slant, Mike Caridi de feu LVL UP ou encore Warren Hildebrand de Foxes In Fiction) nous envoûte comme il se doit. Et elle le fait avec des arrangements si somptueux et si précieux avec un solo de violoncelle en prime sur « Stranger » ou une harpe sur les voix réverbérées de « Find A Quiet Place ».

Après les dernières notes de la ballade acoustique planante et larmoyante nommée « So Free », on a cette sensation de se sentir pousser des ailes grâce à cette poésie qui nous hante tant. Yohuna continue à sortir de ses gonds avec ce Mirroring délicieux, charmant et complètement renversant la montrant à l’aise dans des ambiances on ne peut plus baroques.

Note: 9/10