Ces dernières années, Jay Som était montée en puissance grâce à un premier album officieux en 2016 nommé Turn Into (chroniqué ici) et un premier album officiel l’année suivante nommé Everybody Works (chroniqué ici). Melina Duterte, de son vrai nom, est devenue un autre nom à retenir sur la scène bedroom-pop américaine et elle confirme son statut avec son nouvel album intitulé Anak Ko (comprenez « mon enfant » en tagalog).
Pour cette nouvelle livraison, Jay Som repousse les limites de la bedroom-pop un peu plus loin. Il faut s’attendre à du professionnalisme et de la profondeur sur ce Anak Ko et ces compositions dream-pop/indie rock lumineuses qui l’entourent comme l’atmosphérique « If You Want It » en guise d’ouverture mais également « Peace Out » qui rappelle toute la fragilité de Mitski.
Fortement influencé par les actes des années 1980 tels que The Cure et Prefab Sprout mais aussi d’autres plus modernes comme The Pains Of Being Pure At Heart et Silversun Pickups, Jay Som nous entraîne dans un voyage somptueux et doucement acidulé. C’est avec l’aide de personnes extérieures (Lætitia Tamko, Annie Truscott de Chastity Belt, Justus Proffitt, Taylor Vicks de Boy Scout…) qu’elle réussit à nous envoûter que ce soit sur des titres captivants comme le shoegaze explosif « Superbike » à mi-chemin entre Cocteau Twins et Alanis Morrissette et les reposants « Nighttime Drive » qui porte bien son nom avec son crescendo bien accentué par les cordes.
Et que dire du bien-nommé « Tenderness » qui étonne pour ses accents smooth et jazzy mais toujours aussi planants ou bien encore « Crown » et la conclusion de haute volée nommée « Get Well » qui vient clore les aventures de Melina Duterte sur la route de l’empowerment et de l’optimisme pour trouver la sérénité dont elle a besoin. C’est ce qui fait la grande force de ce Anak Ko qui montre une fois de plus ses talents d’artiste et de productrice. Un peu de Jay Som fait un peu de bien dans ce monde de bruts.
Note: 9/10