Angel Olsen – All Mirrors

Personne n’aurait pu prédire la tornade Angel Olsen il y a trois années de cela avec son troisième album intitulé My Woman (chroniqué ici). Il est clair que c’était notre femme de cette année car elle a connu une mue musicale des plus étonnantes qui aura inspiré plus d’une, jusqu’à Mitski qui a suivi avec son dernier album l’année dernière. Et personne ne s’est préparé pour la prochaine étape musicale de la native de St. Louis avec All Mirrors.

Après deux albums indie folk et un My Woman hétéroclite, Angel Olsen continue à tutoyer les sommets en explorant les trajectoires de pop baroque en recrutant un orchestre à 12 cordes. Résultat des courses, All Mirrors est un pas en avant pour notre hôtesse qui brille au plus haut point avec des morceaux étincelants comme l’introduction nommée « Lark » où on plonge dans une crise de panique (« Hiding out inside my mind, it’s me again, it’s no surprise/I’m on my own now »).

Mais très vite, on se laisse emporter par la production effrontée signée John Congleton et ses arrangements surnaturelles qui baignent les compositions déjà épiques comme « Too Easy » mais également « Spring » et « What It Is ». Angel Olsen continue à nous bouleverser par sa voix qui prend des dimensions dantesques sur la new wave enfumée « New Love Cassette » qui étonne pour son duo synthés/batterie hypnotique mais également sur le déchirant et cinématographique « Impasse ». Tantôt puissante rappelant son album précédent tantôt susurrée digne de ses albums précédents, elle ne laisse personne indifférente avec ses titres qui se complètent comme « Tonight » et « Summer » résolument arty.

Il ne manque plus qu’une conclusion épique nommée « Chance »aux sonorités des années 1950 où Angel Olsenarrive à se réconcilier avec la rupture. On peut considérer All Mirrors comme étant l’album de la résignation où des arrangements synthétiques et orchestraux arrivent à concilier avec les thèmes de la musicienne. Ce quatrième disque est un parfait reflet de sa personnalité où sa solitude est son salut et l’onirisme inspire pour en faire un moment d’exception et l’élève un peu plus au-dessus de la concurrence indie féminine.

Note: 10/10