DIIV – Deceiver

Les dernières années n’ont pas été faciles pour DIIV ainsi que pour son leader Zachary Cole Smith. Donner une suite au désormais classique Oshun paru en 2012 paraît peu aisé mais pourtant leur second album Is The Is Are (chroniqué ici) regroupait de nombreuses qualités mais était légèrement en deçà. La rédemption sera-t-elle au rendez-vous pour ce troisième disque intitulé Deceiver ?

Résolument déterminé à laisser son passé trouble derrière lui, Zachary Cole Smith décide de partir à la guerre contre ses batailles personnelles et ses vieux démons qui l’ont poursuivi jusqu’à maintenant. Avec Deceiver, DIIV ira partir à l’encontre du shoegaze résolument heavy avec des influences délicieusement grunge et cela s’entend parfaitement sur leur son plus noir et plus étouffant que d’habitude avec « Horsehead » en guise d’introduction.

Les riffs sont surexposés par rapport au chant hypersensible de Zachary Cole Smith et cela s’entend à travers des textures heavy et électriques à l’image de « Like Before You Were Born » ou encore de « Skin Game » et « For The Guilty » où l’arrière-goût de post-adolescence résonne de temps à autre. DIIV dessine parfaitement les paysages shoegaze dignes des années 1990 qui pourraient ravir les fans de Kevin Shields de My Bloody Valentine dont les influences se font ressentir sur « Taker » et sur « The Spark » qui ne sont jamais avares en intensité.

Beaucoup plus simple que Is The Is Are dans la démarche, DIIV a affronté les enfers tout au long de ce Deceiver qui se clôt sous un flot d’émotions avec « Acheron » qui est remarquable pour sa longue et étouffante montée en puissance. Ce troisième album est remarquable pour son côté homogène et abrasif qui redonne ses lettres de noblesse au shoegaze et au grunge des années 1990. Au final, le mea culpa et la rédemption sont mises en avant de façon spectaculaire.

Note: 9/10