Kim Gordon – No Home Record

Ne cherchez plus longtemps, la véritable icone du rock indé féminin de tous les temps restera Kim Gordon. Avec tout le respect que l’on doit à Thurston Moore, tout le sacre doit revenir à son ex, la légendaire bassiste de Sonic Youth qui en trois décennies de carrière a su se réinventer. Et il fallait bien qu’elle se lance en solo (et non son projet Body/Head et son autobiographie ne compte pas) et la voici avec son véritable premier album nommé No Home Record.

Il était temps justement que Kim Gordon se lance véritablement vu le talent incommensurable qu’elle nous a donné auparavant. En délaissant sa carrière en arts visuels, elle revient à la musique avec pour ambition: qu’on pose du respect sur son nom tel Birdman. N’abandonnant jamais ce qui a bâti sa légende que ce soit chez Sonic Youth ou Body/Head, la bassiste vétéran est à cheval entre noise-rock et musique expérimentale à la frontière de l’indus. Dès lors, une ambiance pesante et inquiétante habille ce No Home Record avec « Sketch Artist » en guise d’introduction ou encore « Don’t Play It » qui étonne pour ses basses électroniques vrombissantes et la voix susurrée de notre hôtesse.

Il y en a pour tous les goûts pour ce No Home Record. Avec l’aide de Justin Raisen à la production, Kim Gordon aime brouiller les pistes afin de créer de nouveaux horizons musicaux. On peut penser aux défouloirs noisy qui ont bâti la légende Sonic Youth sur « Air BnB » avec son texte teinté d’une ironie morbide mais également sur l’électro-punk explosif de « Hungry Baby » mais également aux influences complètement inattendues comme la trap moderne (et extraterrestre parce que c’est Kim Gordon) sur « Paprika Pony » où son phrasé se rapproche du triplet flow ou encore la pièce de résistance de 6 minutes nommée « Cookie Butter » où l’on aurait juré entendre du Death Grips ou du Nine Inch Nails par moments.

On peut également penser à la regrettée Nico et aux mythiques Velvet Underground à travers des titres comme « Earthquake » et « Get Yr Life Back » qui témoignent de l’incroyable richesse de ce premier album solo. Kim Gordon arrive à conjuguer le passé, le présent et le futur qui ont forgé la réputation de cette légende du rock indé américain. Entre indie rock, noise-rock et électro industrielle, la bassiste réaffirme son statut.

Note: 8/10