De fil en aiguille, Christine Ott continue son bonhomme de chemin et se renouvelle sans cesse. La musicienne et arrangeuse s’associe cette fois-ci avec Torsten Böttcher pour une œuvre audiovisuelle des plus audacieuses en revisitant le mythique Nanook Of The North.
Celle qui a valu la reconnaissance auprès de groupes et musiciens comme Radiohead, Yann Tiersen et Tindersticks recrute donc Torsten Böttcher au hang, à la kalimba et au didgeridoo pour cette bande originale remise au goût du jour. À mi-chemin entre musique néo-classique et jazz, les compositions minimalistes où chaque note et chaque arrangement bien pensé nous laisse en suspens de l’introduction immersive nommée « Opening » à « Un autre départ ».
Après Frank Zappa, la paire Ott/Böttcher est bien inspirée par ce mythique film paru en 1922. Il n’y a qu’à juger les écoutes cristallines de « Nanook », « Kayak Fragile » ou bien même de « Première Chasse » où les compositions rappellent aussi bien la fragilité d’Akira Kosemura que la justesse expérimentale de Björk. Toujours aussi planant sur « Babies » et « Morning », il peut s’avérer également inquiétant avec « Walrus Hunting » tandis que Torsten Böttcher fait joujou avec les kalimbas de « Pélages » et « Igloos » ou avec le didgeridoo qui convoite les gongs sur « Winter’s Coming ». Ces quatorze compositions instrumentales suffisent à elles-mêmes pour retranscrire le mythique film muet de Robert Flaherty et c’est sans compter sur le talent du tandem qui s’est bien trouvé.
Note: 7.5/10