Destroyer – Have We Met

L’année 2020 est également placée sous le signe du retour de Destroyer. On avait laissé le charismatique Dan Bejar avec un Ken (chroniqué ici) à la hauteur de ses attentes même si l’on s’éloignait quelque peu du niveau de ses prédécesseurs. Deux ans et demi plus tard, il enfonce le clou avec son douzième disque intitulé Have We Met.

L’(ex-) membre de The New Pornographers continue ses ascensions synthétiques de son prédécesseur en poussant encore plus les limites de sa créativité. Have We Met était de base prévu pour être un album conceptuel centré sur l’an 2000 mais Destroyer n’a pas voulu faire dans l’anachronisme le plus total. Il en ressort des titres synthpop résolument 80’s et entraînants comme « Crimson Tide » en guise d’introduction mais également les puissantes envolées comme « It Just Doesn’t Happen » et « The Raven » où l’on voit élargir sa palette musicale comme jamais.

Passant par des recoins plus pop avec « Kinda Dark » et le plus dépouillé « University Hill » ou d’autres plus expérimentales avec le groove funky du remarquable « Cue Synthesizer », les aspects ambient de « The Television Music Supervisor » ou les limites quelque peu noisy du morceau-titre, Have We Met permet de témoigner tout le talent de parolier de notre crooner adoré. Profondément désabusé par le contexte socio-économique actuelle, il possède sa façon de poser sa voix si caractéristique sur des compositions synthétiques avec conscience et justesse notamment sur « The Man In Black’s Blues » et sur la conclusion faussement rêveuse nommée « foolssong ».

N’ayons pas peur des mots, Destroyer a réussi à redevenir charismatique sur Have We Met. Le crooner canadien réussit à explorer de nouveaux recoins musicaux avec confiance et efficacité le plaçant au niveau de ses chefs-d’œuvre précédents tels que Kaputt.

Note: 9/10