Dans la vie d’un artiste, il peut avoir des hauts et des bas. Et c’est le cas de Mackenzie Scott alias Torres qui a connu des dernières années plutôt rudes. Suite à l’échec non voulu de son pourtant réussi album Three Futures paru en 2017 (chroniqué ici), la native d’Orlando revient avec la vengeance dans la peau avec Silver Tongue.
Tout le monde se souvient lorsque Torres nous apprend qu’elle s’est faite tej du label 4AD car son prédécesseur n’avait pas rencontré le succès attendu et qu’elle avait les boules (et nous aussi d’ailleurs). Et bien cette année, elle revient en indépendant chez Merge Records avec beaucoup de rage comme l’atteste des titres indie rock beaucoup plus directs que sont « Good Scare » et « Last Forest » en guise d’ouverture.
Alors oui, Mackenzie Scott en a gros sur la patate et ce n’est pas que l’histoire avec 4AD qui l’a piqué. En prêtant attention aux textes des acérés « Dressing America » aux airs de new wave ou bien les intonations à la PJ Harvey de « Two of Everything », Torres est du genre à cicatriser ses relations amoureuses ambiguës l’ayant mené droit dans le mur. Il n’y a qu’à juger les impressionnants « Good Grief » et « A Few Blue Flowers » où l’interprétation de Torres aura de quoi nous fournir des frissons même aux plus insensibles tout comme la ballade acoustique nommée « Gracious Day ».
S’achevant sur le morceau-titre entraînant, Torres tire un trait sur des années difficiles qu’elle a confronté avec un Silver Tongue implacable et authentique mais jamais dénué d’émotions. Avec des compositions concises et une plume introspective des plus touchantes, Mackenzie Scott mérite tout le respect qui lui est dû.
Note: 9/10