En 2016, Agnes Obel avait mis tout le monde d’accord une énième fois avec son troisième disque nommé Citizen of Glass (chroniqué ici). Il ne fait aucun doute que la musicienne met tout le monde d’accord partout où elle passe. La voici donc de retour avec le gracieux et troublant Myopia.
Une fois de plus, on retrouve Agnes Obel à l’aise dans sa zone de confort avec cette ambiance si solennelle qui lui va comme un gant. Dès les premières notes de « Camera’s Rolling », lumière, caméra et action: nous voilà plongé dans cette pop classique à la fois onirique et bleue nuit où on se laisse entraîner par la voix si somptueuse de la danoise ainsi que les arrangements classiques au plus bel effet.
Ceci dit, on distingue une petite différence au niveau des arrangements musicaux qui baignent tout au long de ce Myopia. Que ce soit sur des morceaux à l’image de « Island Of Doom » ou bien encore de « Can’t Be » et de « Promise Keeper », Agnes Obel a privilégié des artifices pour sublimer un peu plus ses compositions avec ces techniques de traitement au niveau du piano et des cordes. L’exemple flagrant est « Broken Sleep » où les arrangements sont procédés de façon différente tandis que la voix de la danoise est facilement modulable.
Et lorsque cette dernière s’efface au profit des instrumentaux crépusculaires (« Roscian », « Drosera », « Parliament Of Owls »), le charme opère toujours autant sur ce Myopia crépusculaire qui trouve de la continuité dans la rupture. Il suffit de plonger dans ce rêve surréaliste auquel Agnes Obel plonge depuis longtemps maintenant, de la beauté n’en ressort uniquement.
Note: 8/10