Quelques années plus tôt, un jeune groupe inconnu du nom de Porridge Radio avait fait ses premiers pas avec un premier album très prometteur mais passé inaperçu nommé Rice, Pasta and Other Fillers. Mais cela n’empêche pas pour le groupe indie rock de Brighton mené par l’impeccable Dana Margolin de faire parler d’eux au fil des années. Quatre ans après leur premier essai, ils sont considérés comme étant le Messie en matière d’indie rock britannique pour cette année et avec Every Bad, leur second album, on a vu juste.
On a vu juste car les onze morceaux que composent ce second disque sont tous incontournables sur tous les points. Le chant si caractéristique et passionné de Dana Margolin survole avec classe les compositions spleenesques et puissantes de l’introduction « Born Confused » avec son crescendo remarquable (« I am bored to death, let’s argue », répète-t-elle au début ou encore « Thank you for leaving me, thank you for making me happy ») mais encore de « Sweet » et de « Long » remarquables pour la richesse des mélodies et l’alternance entre le calme et la tempête.
Every Bad est un sacré voyage musical riche en sensations fortes. On pourra citer les morceaux faussement calmes qui montent crescendos pour une puissance orgasmique tels que « Don’t Ask Me Twice » mais encore « Give/Take » qui arrive à mesurer légèreté et lourdeur ainsi que des titres plus calmes et, pour le coup, mélancoliques à l’image de « Nephews » et de « Pop Song ». Porridge Radio privilégie les émotions via des arrangements riches et éloquents tandis que Dana Margolin communique sa rage et son malaise général via un chant tantôt touchant tantôt guttural avec « Lilacs » et « Circling ».
Elle n’hésite pas non plus à avoir recours à l’Auto-Tune sur l’interlude qu’est « (something) » avant de revenir vers quelque chose de plus naturel avec « Homecoming Song ». À mi-chemin entre indie rock, noise-pop, post-punk, ce Every Bad est un véritable festival de rage bien contenue et d’émotions versées sur onze titres tantôt somptueux tantôt brutaux. Tous ces ingrédients feront de Porridge Radio un groupe incontournable de cette année qui semblait pourtant mal partie.
Note: 10/10