En tout début d’année, j’avais mis en lumière le label émergent qu’est International Anthem car il publiait le sublime album du musicien de Tortoise Jeff Parker (chroniqué ici). Et bien, ils frappent fort de nouveau avec un supergroupe dans la même trempe qu’est Irreversible Entanglements.
Derrière ce supergroupe made in Chicago se cache la poétesse engagée Camae Aweya que vous connaissez sous le pseudonyme de Moor Mother mais également le saxophoniste Keir Neuringer, le bassiste Luke Stewart, le trompettiste Aquiles Navarro et le batteur Tcheser Holmes. Irreversible Entanglements est initié en 2015 afin de lutter contre les bavures policières imposées à la communauté afro-américaine et dont le nombre est affolant à Chicago. C’est à travers quatre longues pistes à mi-chemin entre free-jazz, jazz avant-gardiste et spoken word que Moor Mother arrive à faire passer ses messages percutants et enragés dès les premières notes du prenant « Chicago to Texas ».
Les mots de la poétesse suffisent à deviner l’ambiance si oppressante à laquelle est confrontée la communauté afro-américaine que ce soit sur « Fireworks » et « Enough » avant d’inciter à l’émeute sur les seize minutes intenses de « Projects » où les instruments s’en donnent à cœur joie. Le jazz est un des genres musicaux où l’on peut exprimer son point de vue et ses coups de gueule et Irreversible Entanglements en a fait avec ce premier album un cocktail molotov puissant et offensif jeté à la face des forces de l’ordre.
Note: 8.5/10