James Righton – The Performer

James Righton est du genre à avoir vécu plusieurs vies. Tout le monde se souvient de lui en tant que chanteur et claviériste du groupe The Klaxons, alias le groupe sensationnel britannique du milieu des années 2000. Après avoir publié une poignée d’albums plus ou moins mémorables (c’est selon), le groupe se sépare en 2015 et chacun vaque à ses occupations respectives. Ce dernier resurgit quelques années plus tard avec un side-project Shock Machine ainsi qu’en jouant sur le dernier album d’Arctic Monkeys. Il est temps pour notre hôte de se lancer enfin en solo avec son premier album intitulé The Performer.

Et dès les premières notes de l’album, on sent qu’il fut énormément marqué par les sessions de studio de Tranquility Base Hotel & Casino (chroniqué ici) tellement les sonorités dignes des années 1970 sont omniprésentes. James Righton opte pour les ambiances vintage et psychédéliques sur des titres somptueux et organiques. Il n’y a qu’à juger l’introduction menée au piano rétro mais également « See The Monster » et « Devil Is Loose » convoquant des arrangements orchestraux du plus bel effet mettant en avant l’interprétation si somptueuse et chaleureuse de l’ex-Klaxons qui a abandonné les synthés une bonne fois pour toutes.

Avec l’aide précieuse de James Ford derrière les manettes (un des principaux producteurs d’Arctic Monkeys et de Klaxons, encore une fois, rien n’est passé au hasard), James Righton se met à nu en abordant ses responsabilités de père de famille et d’époux sur des titres élégiaques à l’image de « Edie » et de « Are You With Me ? ». Notre hôte s’avère plus touchant et plus humain privilégiant l’intimité plus que tout avec ces soupçons rétro qui ne le desservent jamais avec « Start » et « Heavy Heart » qui, lui, ira tacler un certain FDP devenu premier ministre britannique. Après une introduction instrumentale, l’ex-Shock Machine viendra nous achever avec un « Lessons In Dreamland » qui est une belle déclaration d’amour à sa femme.

En privilégiant les réflexions sur sa vie ainsi que son quotidien face à une Grande-Bretagne qui doit assumer la montée d’un populisme, James Righton a réussi à se réinventer avec ce The Performer des plus captivants. Avec une colère douce et une rude nostalgie, il en ressort une douceur insoupçonnée tant notre hôte verse ses idées de la plus belle des manières sur des compositions sentant bon les années 1970.

Note: 9/10