Il aura fallu de longues décennies pour que Hailu Mergia puisse retrouver la gloire. Il y a presque deux années pile, le monde a redécouvert le génie du claviériste et accordéoniste d’Addis-Abeba avec un album résolument authentique nommé Lala Belu (chroniqué ici). Le monde n’a jamais reconnu l’authenticité de l’éthio-jazz jusqu’à maintenant et reste de nouveau sous le charme avec son successeur qu’est Yene Mircha.
Voici venir six nouvelles compositions qui sentent bon l’Addis-Abeba local et traduisant le génie de Hailu Mergia. On embarque dès l’introduction intitulée « Semen Ena Deub » résolument hypnotique où l’accordéon du musicien se mesure avec le masenqo (instrument traditionnel éthiopien) au plus bel effet sans que l’on se rend compte de la transition plus groovy vers la fin. Yene Mircha promet de belles surprises avec également les influences éthio-jazz sur le morceau-titre mais encore reggae-dub avec « Bayne Lay Yihedal » montrant la versatilité du musicien éthiopien.
Vous pensez que l’on a rien entendu ? Et bien, la face B du disque débute avec une reprise traditionnelle éthiopienne qu’est « Abichu Nega Nega » sous une version funky et quelque peu rythmée ou encore les sonorités gospel du soulful « Yene Abeba ». Hailu Mergia nous envoûte et séduit tout au long de ce Yene Mircha qui se clôture avec un « Shemendefer » beaucoup plus polyrythmique avec son orgue qui nous fait danser comme jamais. Comme quoi, il n’y a pas d’âge pour avoir la reconnaissance de ses pairs et l’accordéoniste/claviériste (et ancien chauffeur de taxi) d’Addis-Abeba n’aura pas à rougir.
Note: 8/10