Malena Zavala – La Yarará

Souvenez-vous il y a deux ans, nous avions mis en lumière un jeune talent précieux du nom de Malena Zavala. L’artiste d’origine argentine et basée à Londres avait fait paraître un sublime premier album nommé Aliso (chroniqué ici) qui remettait au goût du jour la dream-pop et l’indie folk teinté de slowcore. Cette fois-ci, elle décide d’élargir son champ musical avec son successeur intitulé La Yarará.

S’éloignant du spectre de Mazzy Star, Malena Zavala prend des couleurs et part à la recherche de ses origines. Née de parents italiens et grandie à Londres, l’auteure-compositrice-interprète est à la recherche de la culture locale qui l’a fait grandir ainsi que sa réelle place qu’elle occupe dans la société actuelle avec des morceaux enchanteurs comme « What If I » qui ouvre le bal avec son crescendo orgasmique toutes cuivres sorties dehors mais encore « I’m Leaving Home » rappelant l’art-pop excentrique et sombre de Cate Le Bon et « Identity ».

Alternant l’anglais et l’espagnol, ce sont des titres interprétés dans sa langue maternelle qui interpelleront l’auditoire. On pense notamment aux rythmes cumbia de « En la Noche » ou d’autres plus psychédéliques avec le morceau-titre bien énergique et « Paraná » où on la voit se mesurer auprès de Y La Bamba niveau inspirations latines. Car si les influences reggaeton, afrofunk et folk argentin sont parfaitement exprimés sur ce La Yarará (« Memories Gone », « Compay »), Malena Zavala révèle une nouvelle facette plus flamboyante et plus redoutable. S’achevant avec un « Naturaleza » aux gimmicks afro rappelant quelque peu Frànçois & The Atlas Mountains, le nouvel album de l’argentino-italo-londonienne est une preuve que l’on peut se réinventer lorsque l’on part à la recherche de ses racines.

Note: 9/10