Owen Pallett – Island

Parce qu’il n’y a pas que Jeff Rosenstock qui a décidé de revenir de façon surprenante ces derniers jours. On peut également compter sur le prodige Owen Pallett et c’est dire qu’il s’est fait attendre celui-là. Cela faisait depuis l’année 2014 et de son désormais mémorable disque In Conflict que le musicien canadien n’avait pas publié d’albums. Entre collaborations légendaires et autres projets extra-musicaux, il fut très occupé et il faudra attendre ces derniers jours pour avoir un nouvel album de sa part. Et il se nomme Island.

Enregistré en compagnie du Contemporary Orchestra de Londres à l’Abbey Road Studios, Owen Pallett s’est lancé le pari d’abandonner son instrument fétiche et les sonorités électroniques. Résultat des courses, il ira puiser vers la pop orchestrale et baroque sans fioritures et Island est tout simplement un bel exercice de style sur tous les points. Après une introduction instrumentale des plus dramatiques nommée « —>(i) » (et d’autres interludes suivront plus tard), le musicien et collaborateur d’Arcade Fire nous embarque dans un périple dépouillé et intense avec des morceaux si lyriques tels que « Transformer », « Paragon Of Order » et « The Sound Of The Engines » qui n’en finissent pas de nous émouvoir.

Ici, Owen Pallett ira affronter les plaies du passé avec des titres aventureux comme « Perseverance Of The Saints » et « Polar Vortex ». Island ira pencher vers la psychanalyse tandis que l’on arrive à pénétrer à l’intérieur de l’artiste qui cherche la rédemption et la perfection à travers cette triptyque intense et frémissante qu’est « A Bloody Morning » allant crescendo mais encore « Fire-Mare » et « Lewis Gets Fucked Into Space » où l’on retrouve Lewis, personnage central du disque, renoue les liens avec Owen Pallett jusqu’à se mesurer contre lui et se brûler les ailes. On pourrait établir un parallélisme entre les convictions de son auteur avec son quotidien pendant longtemps mais il n’empêche qu’il signe un retour triomphal avec ce Island fragile et riche en émotions.

Note: 9/10