Katie von Schleicher – Consummation

On se souviendra bien longtemps de Katie von Schleicher et de son disque nommé Shitty Hits (chroniqué ici) loin d’être merdique. Suite à cela, l’auteure-compositrice-interprète de Brooklyn a gravi les échelons et s’est faite une place sans prétention sur la scène indie féminine américaine et rien que pour ça, elle mérite le respect. Cette année, elle compte monter encore plus haut avec son troisième album qu’est Consummation.

Et très vite, Katie von Schleicher ira voir les choses en grand. Consummation la voit s’éloigner du registre bedroom-pop pour aller puiser vers d’autres recoins de l’indie rock comme l’atteste des morceaux à l’image de l’introduction nommée « You Remind Me » des plus menaçants (“One hand and my teeth on the cage, we were wrong in this together […] And now I can’t conceal my rage, you remind me”). En s’inspirant de l’ouvrage d’Alfred Hitchcock qu’est Vertigo, la native de Brooklyn défie ses peurs avec ses compositions quasi-cinématographiques nous prenant aux tripes comme le funeste « Nowhere » et les allures post-punk distordus de « Caged Sleep ».

C’est en défiant ses traumatismes du passé que Katie von Schleicher arrivera à nous épater et ce Consummation ne déroge pas à la règle. Que ce soit sur le tonifiant « Loud » aux arrangements rappelant l’album Veckatimest de Grizzly Bear ou bien encore des moments plus garage-rock avec « Wheel » et « Can You Enter ? », la native de Brooklyn sait jouer aux ascenseurs émotionnels tout comme sur « Gross » au jeu de fingerpicking efficace qui se mue petit à petit en une pop orchestrale des plus bouleversantes. On appréciera d’autant plus des moments où elle exprime sa vulnérabilité sur « Brutality » et « Power » avant de libérer ses peurs sur l’optimiste et fanfaresque « Nothing Lasts » montrant qu’elle a su se délivrer de toute relation toxique ayant entravé sa créativité. Et en ce sens, Katie von Schleicher a su nous étonner et nous emporter.

Note: 8.5/10