Photay – Waking Hours

Avec ses deux disques, Photay a réussi à se faire une place sur la scène electronica. Et même si son dernier disque n’a pas été chroniqué dans nos colonnes à cause de ce que vous savez pourquoi, on a toujours suivi la trajectoire du producteur américain. Cette année, il revient sur le label Mexican Summer avec un troisième album intitulé Waking Hours.

Partagé entre IDM et sonorités funk et disco, Photay continue de délivrer un message général à l’humanité qui est de plus en plus épuisé par un monde  se voulant plus étouffant et plus angoissant. Surtout en cette année folle et sombre, il était important pour nous de se recentrer et de retrouver l’essentiel: tel est le leitmotiv de ce Waking Hours qui débute par un « Existential Celebration » aux sonorités venues d’ailleurs. Le producteur de Woodstock offre un réfuge musical à ce monde qui sombre dans le chaos avec des titres originaux comme « Warmth In The Coldest Acre » et « Fanfare For 7.83 Hz » qui réchaufferont nos coeurs.

Tout comme sur son prédécesseur nommé Onism, Photay opte pour le grand métissage musical. Ce n’est pas pour rien que l’on passe des moments ambient sur l’éthéré « Change In Real Time » aux allures électro-funk digne de Jungle sur l’entraînant « The People » tout en assurant cette parfaite cohésion. Le producteur new-yorkais conviant Carlos Niño, Michael Lovett de Metronomy, Salieu Suso, sans oublier Felicia Douglass et Kristin Slipp, nous présente une messe musicale où l’inventivité (« Rhythm Research ») et la beauté (les arrangements de cordes de « Is It Right ? » et les allures gospel futuriste de « EST ») font de paire et retiennent notre attention tandis que nous nous fixions vers l’au-delà et d’entamer un changement sur soi. La sublime conclusion au piano qu’est « A Beautiful Silence Prevails » est un sacré manifesto à ce Waking Hours qui peut faire office à cette bande-son d’une année complètement bizarre et sauvage dont on a tous besoin de recueillement.

Note: 8/10