Dream Wife – So When You Gonna…

On se souvient de la claque que l’on s’est prise en janvier 2018 en compagnie de Dream Wife avec leur premier disque. Paru pendant l’ère #MeToo, ce disque du trio féminin de Brighton a beaucoup marqué son époque avec son riot grrl insolent et ses textes féministes vindicatifs. Force est de constater que ça n’a pas réellement changé comme le prouve son successeur nommé So When You Gonna…

Donc vraiment rien n’a changé entre cette société patriarcale qui continue de minimiser les causes féminines. Et pour couronner le tout, les violences policières infligées à la communauté afro-américaine se rajoutent pour mettre de l’huile sur le feu. Trop c’est trop pour Dream Wife qui n’accepte plus aucune excuse sur le titre d’ouverture nommé « Sports! » où Rakel Mjöll scande un « Fuck sorry, fuck please will you so kindly start again » des plus éloquents. Une preuve que le trio n’a rien perdu de sa rage féministe et son auditoire se doit d’écouter religieusement pour se révolter.

Étrangement, alors que l’on s’attendait à une belle brochette de morceaux riot grrl/pop-punk enflammés, Dream Wife s’aventure à des terrains plus pop pour bien faire passer son message. Il n’y a qu’à juger les titres à l’image du tubesque « Hasta La Vista » mais encore « Old Flame » qui n’hésitent pas à nous faire danser tandis que les inspirations dignes des années 1980 sur « Validation » et « U Do U » se font ressentir. Le trio de Brighton signe un disque 100% féminin et féministe  qui marque un grand coup aussi bien sur des thèmes centrés sur le sexisme qui surgit partout (« After The Rain », « RU RH ») que musicalement où les riffs diaboliques reviennent au premier plan (le morceau-titre et « Homesick »).

Après des moments de folie en tous genres, Dream Wife ira surprendre une énième fois sur la fin avec une ballade du nom de « After The Rain ». Avec So When You Gonna…, le trio de Brighton prouve qu’il s’agit plus que d’un groupe de riot grrl. En empruntant ce virage pop inattendu, les messages féministes et anti-sexistes passent mieux comme une lettre à la poste et résonnent parfaitement à cette époque bizarre que l’on traverse.

Note: 7/10