Nadine Shah – Kitchen Sink

Personne ne pourra nier le fait que Nadine Shah soit active sur la scène britannique. L’auteure-compositrice-interprète anglo-pakistanaise avait mis tout le monde d’accord avec ses disques précédents dont le dernier en date se nommait Holiday Destination (chroniqué ici). Deux ans et demi plus tard, elle présente son successeur qui se nomme Kitchen Sink.

Vous pensez que Nadine Shah avait fini de balancer son ras-le-bol après Holiday Destination ? Et bien pas du tout, la preuve avec Kitchen Sink. Moins centré sur les problèmes de politique migratoire, la musicienne ira mettre en lumière les conditions de la femme par rapport à la société britannique qui continue de jouer les aveugles. C’est pour cette raison qu’elle a opté pour le thème de la cuisine car n’importe quel esprit misogyne pense que la femme est relayée à ce rôle tandis qu’elle laisse parler ses frustrations sur des compositions pop étonnamment enjouées dès le départ avec « Club Cougar » mais également avec « Buckfast » et « Dillydally ».

La fille spirituelle de Nick Cave et de PJ Harvey n’hésite pas à se la jouer Jarvis Cocker sur « Ladies For Babies (Goats For Love) » et « Trad ». Mais la seconde partie verra Nadine Shah explorer des recoins plus théâtraux et dramatiques avec entre autres « Kite » mais encore les relents post-punk de « Ukrainian Wine » et « Walk » où le sarcasme s’efface pour privilégier le ras-le-bol et le désespoir. Et en ce sens, Kitchen Sink reflète parfaitement le rôle de la femme moderne par rapport à la société britannique post-Brexit qui trouve un échappatoire pour s’élever au dessus de la norme.

Note: 8/10