Bully – Sugaregg

Pour ceux qui se souviennent, Bully avait fracassé le game avec ses deux disques. La formation menée par la voix puissante d’Alicia Bognanno (pour rappel, la jeune padawan de Steve Albini) s’est imposée comme étant un des actes les plus puissants de la scène indie rock américaine et le prouve une fois de plus avec leur troisième album intitulé Sugaregg.

Entre Losing paru en 2017 (chroniqué ici) et ce Sugaregg, trois longues années se sont écoulées. Il était venu le temps pour Alicia Bognanno de prendre du recul et soin de soi afin de repartir sur du bon pied. Et c’est exactement le programme de ce troisième disque qui renoue avec la puissance du grunge et de l’indie rock des années 1990 avec les morceaux efficaces et édulcorés « Add It On » qui ouvre le bal mais également « Where To Start » (influencé par « Tubthumping » de Chumbawamba) et « You » où notre hôtesse nous fait état de sa santé mentale qui lui joue des tours selon les jours (la rime était involontaire).

Puisant son inspiration sur ses années difficiles où elle a dû être traité pour sa bipolarité et ses différentes angoisses perpétuelles, elle en ressort grandi avec sa voix forte en caractère (un brin moins criarde que sur le passé). On en veut pour preuve des hymnes fédérateurs à l’image de « Like You » et de « Stuck In Your Head » qui contrastent avec des moments plus contemplatifs comme « Prism » et « Come Down » des plus mélodiques montrant cet état d’esprit animé par la vengeance et l’envie de surpasser toutes barrières.

Il ne manquera plus que d’autres moments explosifs comme « Not Ashamed » et « What I Wanted » pour prouver que Bully ressort grandi avec ce Sugaregg pleinement réalisé et abouti. Après plusieurs années d’errance, Alicia Bognanno a pu combattre ses vieux démons avec une plume et une interprétation si singulière qui mettra KO la concurrence qui ne s’appuie que sur le revival des années 1990.

Note: 8.5/10