Vous pensez en avoir fini avec Bill Callahan ? Et bien pas du tout. Même si il a connu un énorme succès avec son album précédent Shepherd In A Sheepskin Vest (chroniqué ici) paru l’an dernier, le natif de Silver Springs a encore des choses à dire. Le conteur d’histoires américain revient en cette rentrée avec son dix-huitième disque nommé Gold Record.
Une fois de plus, Bill Callahan privilégie le recueillement en nous faisant oublier notre quotidien et cette chaotique année qui est riche en rebondissements improbables. « Pigeons » ouvre le bal et le musicien rend un sublime hommage à ceux qui ont forgé sa musique à Leonard Cohen et Johnny Cash. Chaloupé, dépouillé et ô combien rêveur, ce Gold Record nous étonne par ses textes aussi bien surréalistes que touchants avec « Another Song », « 35 » et « Protest Song » qui fait étrangement écho à la sombre période que nous traversons.
Le dix-huitième album de Bill Callahan a beau être plus libre et ne pas avoir réellement de fil conducteur par rapport à son prédécesseur mais cela n’enlève en rien son charme. Gold Record nous parle de chauffeur de limousine, d’un homme avachi devant son poste de télévision, un conducteur de locomotive en panne ou encore d’un superfan de Ry Cooder dont le titre lui est tout bonnement dédié. Avec la grâce qui sublime les titres si chaleureux tels que « Let’s Move To The Country », « Breakfast » et « Cowboy », la voix de baryton de notre chef-d’orchestre réussit à instaurer un climat chaleureux et somptueux pour ce nouveau disque indie folk qui se clôt avec un « As I Wander » minimal et onirique. Quoi de mieux que de se perdre dans les récits rocambolesques de Bill Callahan ?
Note: 8.5/10