Matt Berninger – Serpentine Prison

Il aura fallu d’une discographie entière de The National pour que la voix de Matt Berninger demeure l’une des plus familières sur la scène indie rock américaine. À ce stade, on peut se passer d’une présentation du leader du groupe très réputé donc autant passer directement à la présentation de son premier album solo tant attendu du nom de Serpentine Prison.

Et comme il fallait s’y attendre, vous ne trouverez pas les frères Dessner au programme mais de Booker T. Jones à la production. Un choix audacieux mais dont on avait envie de connaître le résultat. Il suffit d’appuyer sur la touche Play pour s’en apercevoir et on retrouve la charismatique voix de baryton de Matt Berninger qui sublime les compositions dépouillées et chaleureuses que sont « My Eyes Are T-Shirts » qui ouvre les hostilités mais également les sonorités Americana de « Distant Axis » et « One More Second » frôlant l’âge d’or de Dolly Parton.

Serpentine Person est placé sous le signe du spleen et de la nostalgie tandis que Matt Berninger renoue avec les influences folk-rock orchestrales auxquelles The National nous habitué à la décennie antérieure. Il n’y a qu’à juger des titres doux-amers à l’image de « Loved So Little » tandis que la voix de Gail Ann Dorsey s’immisce sur la valse élégante qu’est « Silver Springs ». La tête pensante de The National qui est bien entouré (Matt Berick de The Walkmen et Andrew Bird se sont joints au casting) étonne une fois de plus pour sa sincérité touchante que ce soit sur la berceuse nommée « Oh Dearie » ainsi que sur « Collar Of Your Shirt » et sur « All For Nothing » avec une plume toujours aussi impactante.

Que les fans de The National de la première heure se rassurent avec ce Serpentine Prison avec une conclusion des plus langoureuses, Matt Berninger incarne la grâce quoi qu’il advienne. En s’inspirant des grands modèles comme Leonard Cohen et Nick Cave & The Bad Seeds, le new-yorkais nous émeut de bout en bout avec son spleen si particulier et savoureux sans compter sur la patte de Booker T. Jones qui est mise en valeur.

Note: 8/10