Davy Sicard – Bal Kabar

En cinq disques, Davy Sicard est devenu un acte prédominent sur la scène sega. Cela faisait tout de même cinq années que l’on était sans nouvelles du musicien depuis qu’il avait publié son Mon Zenfanio des plus emblématiques et qui avait mis du baume au coeur. Voici venir le retour du musicien le plus prisé de la Réunion avec son successeur intitulé Bal Kabar.

Très vite, Davy Sicard nous accueille dans son Bal Kabar comme un spectacle comme l’atteste l’introduction qui annonce du très grand. Avant tout, l’ambiance festive est plus que privilégiée à travers ces hymnes maloya qui iront mettre un sourire à plus d’un à l’écoute des fédérateurs et vibrants « Inn ti », « Pou lajan » ainsi que « Dann péi Shagos » en passant par « Joli foular » et « Si mon galé ».

Tout au long de ce Bal Kabar, Davy Sicard ira décortiquer le monde actuel tel qu’il entend tant cette odyssée sociale prime abord. Les thèmes culturels, politiques, sociétaux et historiques sont abordés avec une pointe d’originalité et d’animation mettant en avant le sega et le maloya arrivent à s’entremêler sur « Li tyinbo » et « Lo kwer mwin na po ou ». De temps à autre, le côté contemplatif arrivera à nous faire réfléchir et tirer une larmichette à travers les beaux textes de « Les abeilles endormies » et de « Vous n’aurez pas mes larmes » (qui est une tendre référence à « Vous n’aurez pas ma haine » d’Antoine Leiris) avant de nous faire ouvrir notre troisième oeil sur le bouleversant « Ne reste pas dehors ». De quoi clôturer ce beau spectacle sur une note audacieuse. Il en faut de tout dans ce Bal Kabar placé sous le signe de la protestation et de l’incantation et c’est sans compter sur Davy Sicard qui impressionne de bout en bout.

Note: 7/10