Qui aurait cru que Bonnie Banane serait an l’affût de tout le monde ces derniers temps ? Et pourtant, la révélation hexagonale a fait couler pas mal d’encre ces dernières années. Après avoir collaboré avec la crème de la crème allant de Myth Syzer à Chassol en passant par Flavien Berger et Varnish La Piscine, elle a su entretenir un buzz incontournable, à un tel point que son premier disque fut tellement attendu. Le voici sous nos oreilles et il se nomme Sexy Planet.
À mi-chemin entre R&B alternatif et pop expérimentale pour la moins loufoque et bigarrée, Bonnie Banane dévoile son univers zinzin en quatorze morceaux surréalistes mais ô combien attachants. Passée la présentation haute en couleurs avec justement « Zinzin », celle qui se veut être la fille légitime de Beyoncé et de Coluche nous ébahit d’emblée avec « Béguin » ainsi que « La lune et le soleil » aussi bien groovy que kitsch et « Mauvaise Foi ». On aura plutôt tendance à penser à une fusion entre Brigitte Fontaine sous LSD, D’Angelo et Lolo Zouaï tandis que notre protagoniste offre un message d’amour à notre planète qui regorge de secrets.
Avec la participation de producteurs comme Para One, Jimmy Whoo, Ponko & Prinzly ou encore Varnish La Piscine qui leur fournissent des instrumentations denses et indescriptibles telles que le morceau-titre conviant le rappeur suisse Makala ou bien même « Flash » et « Deuil », Bonnie Banane y ajoute un élan de théâtralité. Il ne manque plus que son interprétation féérique pour que ces textes conçus comme de courtes formules magiques afin de rentrer dans une société beaucoup plus utopique notamment sur « Bluff », « Limite » et « Les Papillons » qui peuvent s’avérer zinzins mais qui ont un sacré sens et arrivent à percevoir la réalité telle que nous la voyons. Cela s’entend notamment sur la vertigineuse conclusion intitulée « Quelle osmose ! », sorte de ballade synthétique qui clôture ce spectacle musical dantesque où la chanteuse fait parler ses excentricités colorées de la façon la plus ambitieuse qui soit et ce Sexy Planet s’avère être l’OMNI dont on avait besoin en cette fin d’année.
Note: 9/10