Viagra Boys – Welfare Jazz

À ce stade, Viagra Boys est devenu un des groupes que le monde entier s’arrache. Il aura fallu d’un premier album incontournable et d’un EP pour que le groupe de post-punk suédois soit sur les lèvres de tout le monde. Alors ce n’est pas une surprise si leur nouveau disque Welfare Jazz fut très attendu en ce début d’année.

Dès les premières notes de « Ain’t Nice », Viagra Boys met directement les pieds dans le plat. Toujours aussi belliqueux dans l’âme, leur sens de la démesure rappelant quelque peu Fat White Family fait toujours plaisir à entendre notamment sur « Toad » à mi-chemin entre Suicide et Nick Cave et « Into The Sun » résolument Iggy Pop. Leur post-punk teinté d’allures discoïdes reste irrésistible peu importe les circonstances.

La voix gutturale de Sebastian Murphy continue de vaciller entre humour sardonique et contestation tandis que les riffs aiguisés l’accompagnent sous des rythmes infernaux. Avec des morceaux explosifs et riches en surprise tels que les allures synthpop de « Creatures » (où l’on sent que Viagra Boys continue d’élargir leurs palettes musicales) mais également « 6 Shooter » plus déjanté et « To The Country », le groupe suédois continue de dessiner leur univers aussi bien grisant qu’entraînant tout en sachant prendre des risques.

On notera également les relents étrangement blues de « I Feel Alive » ou d’autres plus country avec « In Spite of Ourselves » conviant Amy Taylor d’Amyl & The Sniffers pour une conclusion tout en humour pour confirmer que Welfare Jazz montre un groupe qui veut en découdre. La seule frustration est de savoir comment cela pourrait sonner en live maintenant que toutes les salles de concert sont au point mort depuis 10 mois et comment le groupe ira transposer cette énergie surnaturelle sur scène.

Note: 8/10