Animateur chez Radio Nova le jour et musicien la nuit. Comme Max Guiguet alias Blundetto, Michael Liot d’Evergreen et Émile Omar de Roseaux avant lui, Gystere possède un pied à la radio et un autre dans la musique. Reste à savoir ce qu’il va nous réserver avec son premier album nommé A Little Story.
Accompagné de son Gystere Live Band, le musicien ira puiser son inspiration auprès des années 1970 et 1980, soit la grande époque du funk. Baignant dans les disques de Parliament-Funkadelic et de Sun-Ra entre autres, il ira distiller une fusion de jazz-funk mutant et de soul psychédélique avec un soupçon DIY qui défiera celui de Bruno « Patchworks » Hovart. On en veut pour preuve le titre introductif « War » suivi de son sequel nommé « Peace » qui plantent le décor avec efficacité avec cette ambiance sci-fi complètement prenante.
Tout au long de ce A Little Story, Gystere diffuse des messages antiracistes et antisexistes avec un brin de l’anticonformisme. Entre un « Strange Breathin » qui fait écho à la mort brutale de George Floyd sous un fond de P-funk psychédélique et un « Mxnsplanation » suivi de « Womxn » des plus rutilants qui font référence au puissant mouvement #MeToo, celui qui a fait ses armes au Jamel Comedy Club arrive à passer ses messages sans fioritures. Un brin de soul spirituel et d’afro-prog futuriste sont également les bienvenus notamment avec « Friday Nights » et « Time Machine » montrant toute l’originalité du musicien à éveiller les consciences en direct de son vaisseau spatial résolument funky.
Note: 8.5/10
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