Arlo Parks – Collapsed In Sunbeams

Il aura suffi d’un seul titre pour qu’Arlo Parks puisse connaître une ascension monstre. Tout le monde est tombé sous le charme de sa voix et de son contenu émotionnel avec « Cola » qui a longuement tourné sur les ondes fin 2018. La jeune londonienne de 20 ans a par la suite connu une popularité incroyable à un tel point qu’elle fut nominée au BBC Sound Of 2020 et que les grandes personnalités se l’arrachent. Après avoir fait ses marques avec quelques morceaux, il est temps pour elle de passer à l’étape de la confirmation. Et c’est chose faite avec son premier album intitulé Collapsed In Sunbeams.

Ce qui a fait la renommée d’Arlo Parks est tout simplement son interprétation douce, éthérée et réconfortante ainsi que son sens du spleen moderne qui aura su interpeller un grand nombre de personnes. Et c’est ce que l’on retrouve sur ce premier album à mi-chemin entre neo-soul vintage, R&B moderne avec une touche indie pop et d’influences nigérianes pour relever le tout. S’ouvrant sur le morceau-titre introductif qui tire son inspiration du roman Zadie Smith On Beauty adapté en poème, Arlo Parks sort l’artillerie lourde avec des morceaux cotonneux et plus vrais que nature.

Se plaçant comme étant la porte-parole d’une jeune génération marquée par le ras-le-bol et la crise d’identité, Arlo Parks retranscrit avec brio en ajoutant une dose autobiographique le quotidien des jeunes brimés par leur santé mentale et les différentes addictions. Il en résulte des morceaux soulful plus vrais que nature comme « Hurt » mais aussi « Hope » et « Black Dog » où il est question de dépression dans son entourage surtout en cette période où les jeunes voient leur perspective d’avenir dans le flou. On peut également citer « Eugene » et « Green Eyes » qui iront traiter implicitement de la bisexualité de l’artiste et, dans un sens plus large, la communauté LGBTQI+ de plus en plus marginalisée qu’elle représente fièrement.

Ces vignettes musicales que nous proposent Arlo Parks sont parsemées avec bienveillance. On peut aisément passer des influences indie pop lo-fi sur « Too Good » et « Just Go » aux ambiances folk/rock avec « Caroline » en passant par les secousses légèrement électroniques de « Bluish » et de « For Violet » mettant en avant sa voix de velours. Ceci atteste l’ouverture d’esprit de la jeune londonienne prête à conquérir le monde avec un premier disque réconfortant pour un auditoire en perte de repères. En affichant sa sincérité, elle s’affirmera à coup sûr cette année avec un premier disque authentique et majestueux.

Note: 9.5/10