Le dernier disque studio de Mogwai date de l’année 2017 et c’était le glorieux Every Country’s Sun (chroniqué ici). Durant ce laps de temps, le désormais quatuor écossais qui avait passé un nouveau cap était de nouveau sollicité de partout pour des bandes-originales diverses et variées. Après avoir célébré leurs 25 ans d’existence, les titans du post-rock retroussent leurs manches avec leur successeur tant attendu du nom de As The Love Continues.
Convoquant de nouveau Dave Friedmann aux manettes, Mogwai ira creuser un peu plus le sillon des secousses électroniques sans autant négliger les guitares rugissantes et les ambiances cinématographiques qui auront fait leur réputation. Le premier morceau « To The Bin My Friend, We Vacate The Earth » dont le titre fait référence à une phrase qu’a prononcé Benjamin John Powers de Fuck Buttons dans son sommeil (c’est d’ailleurs lui qu’on entend au tout début) ira confirmer cette tendance que Stuart Braithwaite et ses trois compères ira explorer majestueusement avec ces sonorités électroniques qui laisseront place aux guitares et aux rythmes plus denses au fur et à mesure. De quoi introduire ce As The Love Continues, me direz-vous et on poursuit cette épopée avec l’électro-pop expérimentale de « Here We, Here We, Here We Go Forever » où les voix vocodées refont leur apparition avant de laisser place à un « Dry Fantasy » mi-électronique mi-organique avec cette ambiance toujours aussi pesante.
As The Love Continues ira faire briller de nouveau le talent infaillible de Mogwai de tracer une ligne claire. On en veut pour preuve l’hymne indie pop par excellence qu’est « Richie Sacramento » qui ira se classer auprès d’autres morceaux accessibles comme « Party In The Dark » autrefois où la voix de Stuart Braithwaite est définitivement claire cette fois-ci. Mais très vite, le groupe écossais reprend ses droits avec des monuments post-rock qui auront fait la réputation sans jamais perdre une once d’inspiration avec « Drive The Nail » des plus hypnotiques ou avec « Fuck Off Money » où les vocoders refont leur apparition sur cette atmosphère cinématographique si familière. Suite à cela, les guitares rugissent de nouveau avec « Ceiling Granny » qui est un peu le cousin joyeux de « San Pedro » avant de laisser place à un « Midnight Flit » arrangé par Atticus Ross marchant sur les territoires synthwave avant de convoquer des arrangements de cordes frémissantes allant crescendo sans oublier le doux-amer « Pat Stains » où sont conviés ces notes de guitare à contretemps et ce piano aérien si obsédants qui monte en crescendo harmonieusement avant que n’intervienne le saxophone alto de Colin Stetson. Du grand art, vous dis-je !
Mogwai poursuit dans cette voie avec la presque dansante « Supposedly, We Were Nightmares » avant de laisser place au grand final magistral qu’est le sombre et apocalyptique « It’s What I Want To Do, Mum » débutant par une guitare nostalgique qui est accompagné progressivement de claviers simples avant de monter en puissance pour au final laisser place à une explosion sonique impressionnante, presque équivalente à une explosion radioactive laissant personne indemne. De quoi clôturer ce As The Love Continues de façon incroyable montrant que le groupe écossais n’a toujours pas fini de nous surprendre après 25 ans d’activité. On comprend mieux pourquoi les grands réalisateurs se les arrachent lorsqu’il s’agit de composer des bandes-originales si épiques et intenses.
Note: 9/10