Une des tentations en cette période anxiogène et inquiétante est l’évasion. A défaut de ne pas pouvoir se déplacer, notre esprit peut se déconnecter de la réalité en musique. C’est ce qui se passe avec Ojûn qui est un jeune musicien et producteur qui a suivi des cours d’ethnomusicologie au conservatoire de Lyon. Après être tombé amoureux de l’île de la Réunion, il décide d’en faire un voyage musical avec un premier disque du nom de Bat Karé.
En mêlant influences maloya et sonorités électroniques dignes de Thylacine et de Fakear, on ferme les yeux et la magie opère. Ojûn nous embarque définitivement un peu de la même manière que Chassol avec des compositions instrumentales immersives telles que « Gran Merkal » qui ouvre les hostilités mais également « Home Is Where I’m Not » et « Oussa ou sava ? ». Ici, le musicien part à la recherche de ses racines et livre une sorte d’autobiographie de façon touchante avec « Refugees » et « Anamorphose ».
Bat Karé ira arpenter de nombreux recoins de l’île en musique avec des titres instrumentaux intenses à l’image de « Tour monde » et « Bat sezie » parois entrecoupés d’interludes afin d’assumer la cohésion comme « Saint Joseph à la terrasse d’un café » ou encore « Entre Cilaos et Langevin ». Il en faudra peu pour que l’on s’évade assez rapidement en compagnie d’Ojûn.
Note: 7.5/10
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