En l’espace de deux EPs, Smerz a su générer un buzz pour le moins inattendu sur la scène electronica européenne. Et pour cause, le duo norvégien composé d’Henriette Motzfeldt et de Catharina Stoltenberg a su attirer l’attention de pas mal de presses spé mais également d’artistes reconnus comme Björk, c’est dire du niveau quand même. Les deux norvégiennes présentent enfin leur premier album tant attendu du nom de Believer.
Voici venir seize titres où Smerz nous offre une sorte d’opéra electronica qui nous mettra sens dessus dessous. Believer débute avec un « Gitarriff » qui plante le décor avec cet univers expérimental mais proche de l’esthétique des deux norvégiennes avant de poursuivre avec un « Max » et « Versace Things » où elles manient des samples de harpe et de cordes avec brio sous fond de musique électronique faussement contemporaine.
Et c’est justement cet aspect que Smerz cherche à contourner en brouillant les pistes sur ce premier disque. Elles iront redéfinir les codes du trip-hop sur le morceau-titre ou incorporer des influences dignes de Homogenic sur « Rin », c’est dire qu’elles n’ont pas froid aux yeux. Entre moments d’allégresse sur « The Favorite » et « Versace Strings » et de pure folie agressive avec « Hester », Believer détonne pour sa tendresse lyrique et ses zones de turbulence expérimentale quand on s’y attend le moins mais ne laissera personne indifférent. Plus loin, elles iront même à donner l’impression d’assister à leur opéra électronique sur le théâtral « Grand Piano » laissant échapper un tonnerre d’applaudissements.
Il suffira également de moments plus accessibles comme « Flashing » où le duo nous étonnera pour sa performance vocale et « I Don’t Talk About That Much » faisant de ce Believer un premier disque nous faisant traverser un torrent d’émotions musicales. On en avait rêvé et Smerz l’a fait.
Note: 8/10