Visionist avait débarqué à l’automne 2015 avec un premier disque pour le moins intrigant du nom de Safe. Suite à cela, le projet musical du britannique Louis Carnell a réussi à mettre de l’eau dans son vin à travers sa musique mutante et complètement immersive avec son successeur Value deux ans plus tard et encore plus loin avec son nouvel ouvrage discographique intitulé A Call To Arms.
Mélangeant avec brio easy-listening, ambient et musique avant-gardiste, Visionist continue de faire parler son originalité. Là où l’on attendait dans des terrains claustrophobiques à l’image de ses deux premiers disques, il ira opter pour un brin de sérénité sans jamais dénaturer ce qui aura fait sa réputation jusqu’ici. Cela s’entend notamment sur des titres toujours aussi expérimentaux à l’image de l’introductif « By Design » bien glacial avec ses guitares pesantes mais amorcées par la voix angélique de Louis Carnell et de Ben Romans Hopcraft d’Insecure Men mais aussi sur « Form » et sur le quasi-industriel « Nearly God » conviant Lisa E. Harris à deux reprises.
A Call To Arms ira exprimer le talent de Visionist sur des productions cinématographiques mais toujours aussi particulières. Impossible de ne pas rester de marbre à l’écoute des moments glitch de « The Fold » mais adoucies par ce piano crépusculaire signé Haley Fohr alias Circuit des Yeux ou de « A Born New » aux manipulations vocales semblables à Juliana Barwick tant le britannique continue de raconter sa vulnérabilité à sa façon. Le paroxysme est atteint avec une conclusion ambient plus libératrice nommée « Cast » qui fait suite aux moments bruitistes interminables et faisant de ce troisième album son disque le plus accessible à ce jour.
Note: 8/10