Ryley Walker – Course In Fable

Qui l’eût cru que Ryley Walker puisse devenir un jour un des actes les plus importants de la scène musicale américaine. Depuis ses débuts en 2015, le musicien de Chicago a connu une carrière solo respectable ainsi que des collaborations mémorables et des expérimentations peu orthodoxes (reprendre Dave Matthews Band par exemple). Mais derrière tout ça, il a connu une sacrée traversée du désert avec une inquiétante dépendance à la drogue et à l’alcool et une santé mentale défaillante l’ayant mené à une tentative de suicide. Trois ans après son dernier album solo Deafman Glance (chroniqué ici), notre guitar hero des temps modernes signe une sorte de rédemption avec Course In Fable.

Une fois de plus, Ryley Walker se positionne de nouveau en tant qu’ambassadeur du courant jazz-folk psychédélique. Et ce ne sont pas ces sept nouveaux morceaux qui vont nous prouver le contraire notamment l’introduction nommée « Striking Down Your Big Premiere » où son jeu de guitare reste impressionnant tandis que la mélodie rappellera aussi bien Sebadoh que Bill MacKay. De quoi se familiariser avec un nouveau Ryley Walker qui voit plus clair et qui chante de nouveau la vie en empruntant des influences plus prog sur « Rang Dizzy » et « Axis Bent ».

Il est clair que Ryley Walker a su prendre du recul face aux années tumultueuses et qu’il exorcise une fois de plus ses démons sur ce Course In Fable. Beaucoup plus ambitieux musicalement, il entame son périple vers le bien-être en prenant du recul avec les allures 80’s de « A Lenticular Step » mais aussi le jazz-folk distingué de « Clad With Bunk » et avec la ligne de basse dub de l’épique « Pond Scum Ocean » qui sauront nous envoûter comme personne. Il ne manque plus que la magnifique ballade folk orchestrale nommée « Shiva With Dustpan » en guise de conclusion faisant de ce Course In Fable un disque thérapeutique qui réussira notre hôte à réconcilier avec soi. Plus radieux et plus lucide que jamais, sa musique n’aura jamais été aussi somptueuse et immersive qu’auparavant.

Note: 8.5/10