Ben Howard – Collections From The Whiteout

Il en a fallu de peu pour que Ben Howard soit un nom bien reconnu. C’était en 2018 lorsque le britannique a passé un cap supérieur avec son troisième disque nommé Noonday Dream et dès lors, plus rien n’était à questionner sur sa part. Le voici donc de retour avec son quatrième disque intitulé Collections From The Whiteout.

Accompagné d’Aaron Dessner aux manettes, Ben Howard a décidé de se décomplexer pour ce disque. Selon ses dires, ce quatrième disque est une collection de morceaux qu’il a composés au fil des années mais n’ayant aucun lien entre elles, contrairement à ses précédents disques suivant une ligne directrice. Et pourtant, elles forment tout de même une cohésion avec des morceaux visant au-delà de l’indie folk électrique et audacieuse avec notamment « Follies Fixture » et « Finders Keepers » aux nappes électroniques assumées et parfois glitchées qui est une marque de fabrique de Dessner mais encore les épopées électroacoustiques de « What A Day » comptant la participation de Rob Moose et de « Rookery ».

Pour Collections From The Whiteout, Ben Howard s’est plutôt bien entouré. Ce n’est pas un hasard si l’on retrouve le batteur jazz Yussef Dayes sur « Crowhurst’s Meme » et  « Sage That She Was Burning », le claviériste Thomas Burtlett ou bien encore Kate Stables de This Is The Kit qui pose sa sublime voix sur le chaleureux « You Have Your Way ». Mais pour le reste, le britannique continue d’élargir son éventail musical en nous offrant un kaléidoscope musical des plus ambitieux à travers « Sorry Kid » ou bien encore de la triptyque allant de « Metaphysical Cantations » à « The Strange Last Flight of Richard Russell » avec un récit bien saisissant.

S’achevant sur un « Buzzard » des plus apaisés, Ben Howard nous offre un quatrième disque le montrant à la croisée des chemins. Tandis qu’il nous conte la mort du marin amateur Donald Crowhurst ou l’histoire d’Anna Sorokin, on se laisse enivrer par la grâce ambitieuse de Collections From The Whiteout qui brouille les pistes entre l’organique et le synthétique, le rêve et la réalité, la spontanéité et la réflexion.

Note: 8/10