Katel fait parti de ces OVNIs de la scène hexagonale à coup de disques pour les moins mémorables. De son vrai nom Karen Lohler, elle a réussi à s’élever avec son univers musical si protéiforme et qui le confirme avec son quatrième disque intitulé Mutants merveilles.
Faisant suite à son Elegie paru en 2016, la musicienne, productrice et fondatrice du label FRACA continue de sortir des sentiers battus en mettant en avant des différents corps qui ont soif de liberté et d’émancipation. C’est à travers des compositions beaucoup plus ambitieuses que jamais avec la trip-hop envoûtante « Sauf qu’on l’arrête » en guise d’introduction où elle utilise cette plume imagée pour parler des violences policières et comment notre corps en pâtit par les mains de leurs forces de l’ordre. On appréciera également la pop sixties de « Rosechou » qui suit mais également « Ni mal d’amour » et « Je t’aime déjà » aux rythmes maloya envoûtantes et qui convie Bonbon Vodou.
Mutants merveilles est notable pour sa diversité sonore avec « Par la place » conviant Julie Gasnier de Superbravo mais également la reprise de France Gall « Attends ou va-t’en » en compagnie de Lucie Antunes pour une version un brin expérimentale. Katel s’aventure en effet vers des terrains sonores beaucoup plus glaciaux avec notamment « Géographie », « Jamais d’œil » et le final nommé « La nuit est mon arène » aux allures nocturnes synthétisant parfaitement son engagement tout au long de ce quatrième disque. La musicienne française continuera à afficher cette oxymore qui fera son charme et interpellera son auditoire comme jamais.
Note: 7.5/10