Ballaké Sissoko – Djourou

Il ne fait aucun doute que Ballaké Sissoko fait parti d’un des meilleurs joueurs de kora actuel. Le musicien malien n’a plus rien à prouver sur la scène tant il est devenu un acte majeur en matière de world music et il continue de s’imposer avec son nouvel album intitulé Djourou.

Une fois de plus, Ballaké Sissoko continue de confirmer son statut de joueur reconnu de kora avec ce disque voyageur et immersif. On ferme les yeux et on se laisse emporter par la grâce poétique de son instrument de prédilection qui nous emmène très loin avec des compositions dépaysantes telles que « Demba Kunda » qui ouvre le bal mais aussi « Mande Tabolo » résolument somptueuses et constituent l’ADN musical de ce Djourou des plus irrésistibles.

Bien entendu, ce périple musical ne se fait pas sans invités. Ballaké Sissoko a sorti son carnet d’adresses où l’on retrouve la compositrice britanno-gambienne Sona Jobarteh sur « Djourou » et Salif Keita qui continue de nous émouvoir avec « Guelen ». Les amis de l’Occident ont également répondu présent avec le retour de son éternel acolyte Vincent Ségal qui est accompagné de Patrick Messina sur « Jeu sur la symphonie fantastique » ou encore le rappeur Oxmo Puccino posant sa prose indélébile sur « Frotter les mains » une ode mystique mais sublime.

Parmi les surprises de ce Djourou, il pourra également compter sur le retour de Camille qui se fait de plus en plus discrète par les temps qui courent avec le somptueux « Kora » mais aussi Piers Faccini qui reste égal à lui-même sur « Kadidja » qui sonne comme un inédit de son dernier album Shapes From The Fall (pour rappel, chroniqué ici). Même Feu! Chatterton réussira à sortir de sa zone de confort pour la conclusion intense et résolument poétique de neuf minutes intitulée « Un vêtement pour la lune » où l’association du kora et de la chanson française du groupe qui cartonne en ce moment fait mouche. Une autre preuve que le talent de Ballaké Sissoko rayonne peu importe les circonstances.

Note: 8/10