Sleater-Kinney – Path Of Wellness

Bon avec le recul, je pense désormais que l’association entre Sleater-Kinney et St. Vincent n’était pas une très bonne idée. Leur dernier album nommé The Center Won’t Hold (chroniqué ici) paru l’été 2019 avait quelque peu aliéné leur fanbase, à un tel point que l’iconique Janet Weiss a décidé de quitter le navire peu de temps après. Mais bon, ça reste quand même Sleater-Kinney et elles ne comptent pas s’arrêter en si bon chemin, surtout avec l’arrivée de leur successeur nommé Path Of Wellness.

Corin Tucker et Carrie Brownstein ont décidé de tout faire comme des grandes sur ce nouveau disque. Exit Annie Clark et malheureusement exit Janet Weiss qui, elle, sera un très gros vide pour Path of Wellness. Le désormais duo de Portland adresse leur mea-culpa avec des titres beaucoup plus immédiats tels que « Method » aux airs de pub-rock des années 1970 mais aussi « High In The Grass » et « Tomorrow’s Grave » où la hargne des débuts fait surface de temps à autre.

Accompagné de quelques musiciens locaux, Sleater-Kinney continue de balancer des uppercuts musicaux à la face d’une Amérique sombrant de plus en plus dans la bigoterie suite à la pandémie qui a éclaté et l’impact psychologique que cela a engendré par la suite. Il est facile de rentrer dans la psychologie du duo à l’écoute des morceaux aux arrangements pour les moins audacieux comme les sonorités 70’s de « Shadow Town » ou l’ajout de synthés sur les guitares criardes de « Favourite Neighbor ».

Le duo féministe ouvre un peu plus les portes de sa créativité musicale avec les allures jazz de « No Knives » ou yacht-rock de la conclusion nommée « Bring Mercy » mais n’oublie en rien leurs racines avec le sarcastique « Complex Female Characters » et « Down The Line » faisant de ce Path Of Wellness leur disque le plus éclectique et le plus osé à ce jour. Si ils ont quelque peu rectifié le tir avec leur prédécesseur en allant chercher vers le post-punk et le garage-rock aux multiples sonorités, on reste malgré tout inconsolable de l’absence de Janet Weiss qui aurait relevé un peu plus le niveau. Quoi qu’il en soit, Corin Tucker et Carrie Brownstein restent égales à elles-mêmes sur ce disque, même si on est très loin du niveau d’antan.

Note: 8/10