Au risque de me répéter mais le confinement a agacé pas mal de gens et ce n’est pas Andy Shauf qui nous dira le contraire. En janvier 2020, le musicien avait réussi son retour triomphal avec The Neon Skyline (chroniqué ici). Mais alors qu’il était sur le point de partir en tournée, la pandémie éclate et il a vu ses plans réduits en cendre comme pour 99% des artistes de ce niveau. Un an et demi plus tard, il revient avec son successeur intitulé Wilds.
On aurait pu penser à une suite logique de The Neon Skyline mais à l’écoute de Wilds, ce n’est pas tout à fait ça. Andy Shauf mettra en scène avec toute la maîtrise le séjour d’un couple dans un centre de villégiature tout compris, en utilisant l’idée de la barrière de la langue comme métaphore des premiers stades de la rupture de la communication. L’histoire est beaucoup plus arrosée tant le point de vue est centré sur le narrateur qui propose sa dulcinée en mariage et c’est autant plus palpable à l’écoute des morceaux plus intimistes et dépouillés que jamais tels que « Spanish On The Beach » et « Jaywalker » prouvant que le musicien sait raconter des histoires comme personne.
L’indie folk feutrée et quelque peu jazzy reste la marque de fabrique d’Andy Shauf tandis que l’on suit avec grande attention cette péripétie notamment avec « Call » et « Green Glass ». On s’y attache facilement tant l’histoire laisse paraître les failles et les imperfections du personnage que ce soit sur les enivrants « Wicked and Wild » ou sur « Believe Me » et ce n’est pas un hasard si Wilds s’ouvre et se clôture par les faces B de The Neon Skyline à savoir « Judy » et « Jeremy’s Wedding » qui est perçu comme une parfaite alternative. Pour ce nouvel album, Andy Shauf renouvelle l’exploit en faisant paraître son inventivité et sa sensibilité artistique.
Note: 8.5/10