L’année dernière, Sufjan Stevens avait fait son grand retour nommé The Ascension (chroniqué ici). Ce retour aux fondamentaux plus expérimental qu’à l’accoutumée montre que le génie de Detroit n’a rien perdu de son extravagance. Et voici qu’il fait de nouveau volte-face cette année en conviant son jeune padawan qu’est Angelo De Augustine, le temps d’un album collaboratif nommé A Beginner’s Mind.
Que se passe-t-il lorsque deux artisans de l’indie folk à l’américaine se rencontrent ? Et bien cela donne un disque introspectif, épuré et aérien où tous les gadgets synthétiques et électroniques sont mis au placard. Entre la grâce de Seven Swans et de Carrie & Lowell et l’introspection lo-fi des trois albums du musicien californien, le tandem est parti pour nous enivrer à travers ces quatorze ballades touchantes telles que l’introduction nommée « Reach Out » mais également « Back To Oz » et « The Pillar Of Souls ».
Sufjan Stevens et Angelo De Augustine fait parler leurs références cinématographiques sur ces ballades à mi-chemin entre folk et new-age que sont « You Give Death A Bad Name », « Olympus » ou bien encore « Murder And Crime ». Les harmonies vocales nous envoûtent tout comme les arrangements minimalistes mais pastoraux sont présents et cette écriture avec un sens délibéré du shoshin est exprimée avec « (This Is) The Thing » en passant par « Lost In The World » et « Fictional California » où le tandem fait parler son alchimie comme personne d’autres.
Il aura fallu d’un « Lacrimae » pour que la magie de Sufjan Stevens et Angelo De Augustine opèrent rapidement. Sur ce disque collaboratif, ils nous rappellent pourquoi ils sont devenus les musiciens les plus talentueux de la scène folk internationale. Avec une dose de spiritualité et d’inventivité, le superduo signe un des plus beaux disques folk de cette année.
Note: 9/10